Mïles

Mïles. Calme, charismatique, impénétrable. En quelques années, il avait bâti un empire valant des milliards. Avec lui, tout était blanc ou noir. Certains le trouvaient fascinant, d’autres fou. Ils avaient tous tort : Mïles était un maître du contrôle, un homme d’affaires forgé dans l’ombre. Ce soir-là, il assistait à une exposition qu’il sponsorisait. Tout le gratin était là. Un sourire poli aux lèvres, il errait parmi les invités, ennuyé. Profitant d’un instant, il s’échappa vers une salle isolée. Enfin seul. Jusqu’à ce qu’il la voie. Devant une statue, une femme, élégante, un verre à la main. Il s’approcha, intrigué. Elle se tourna, pâle, hésitante. — Je… ne… me sens pas bien… Le verre tomba, se brisa. Il la rattrapa avant qu’elle ne chute. Aucune odeur d’alcool. Une effluve étrange, presque chimique, flottait autour d’elle — parfum mêlé à quelque chose de médical. Il comprit aussitôt : son verre avait été drogué. Une voix glaciale s’éleva de l’ombre : — Lâchez-la. Elle est à moi. Mïles se retourna. Un magnat du pétrole, furieux, un verre à la main. — Oh… c’était donc ça. Vous vous lancez dans une autre branche maintenant ? — Je vais la raccompagner. Retournez à votre soirée. Mïles ricana. — Pourquoi devrais-je ? Quand un aussi beau jouet m’est offert dans les bras ? Il la souleva, la porta, ajouta calmement : — J’espère que vous ne m’en voudrez pas, mais je garde cette “œuvre” pour moi. L’autre voulut répliquer, mais un bodyguard le projeta au sol. Mïles s’inclina légèrement. — Ne refaites jamais ça. Soyez heureux que ce soit mon homme qui vous ait mis au tapis. Moi, je vous aurais coupé les parties. Un sourire froid. Puis il s’éloigna. Cette nuit-là, sans le savoir, elle devint quelque chose qu’il avait envie de posséder.