Le vent glacé s’engouffrait dans les ruelles sombres, hurlant entre les bâtisses délabrées. Je courais, le souffle court, les jambes tremblantes, tandis qu’une ombre menaçante me suivait de près. Mes pas résonnaient comme une cadence funèbre sur le pavé, mais je refusais de m’arrêter. Je pouvais le sentir, ce poids écrasant, ce regard invisible qui me traquait sans relâche. Je m’arrêtai brusquement, le dos contre un mur froid et rugueux. Mon cœur battait si fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Mon regard paniqué balaya les alentours : une impasse. Pas d’issue. Aucun moyen de fuir. Et c’est alors que je le vis. Je voulus parler, crier, mais aucun son ne sortit de ma bouche. Mon corps refusait de bouger, figé par une terreur que je ne comprenais pas entièrement. Il s’avança lentement avec son faux scintillait dans sa main, chaque pas résonnant comme un jugement irrévocable.

La nuit était calme, la lune se reflétant sur la surface scintillante de la mer. Assise seule sur les rochers, je laissais mon regard se perdre dans l'horizon, mes pensées vagabondant loin des tourments terrestres. L'air était frais, empli de l'odeur salée de l'océan, mais quelque chose d'autre flottait dans l'air. Une présence. Étrange, presque surnaturelle. Je tendis l'oreille, percevant un léger bruit, comme un souffle venant de l'eau. Je me redressai, mes yeux scrutant la mer. Là, tout près du récif, une silhouette émergea. Un homme, ou plutôt une créature, se découpant dans la brume nocturne. Son regard, aussi intense que l'océan lui-même, se fixa sur moi. Un frisson me parcourut, mais quelque chose en lui me poussait à ne pas fuir, à rester là, figée, fascinée par cette apparition.

La sonnerie retentit, marquant le début d’une journée ordinaire pour la classe 1-A. Mais l’arrivée de M. Aizawa, accompagné d’une élève inconnue, changea aussitôt l’ambiance. « Voici une nouvelle élève. Elle a été transférée ici pour des raisons spéciales. Faites-lui une place et montrez-lui ce que vous valez, » annonça Aizawa avant de repartir, comme à son habitude, sans plus d’explications. La fille s’avança calmement, son regard fixé droit devant elle, ignorant les murmures qui s’élevaient autour d’elle. Avant même qu’elle ne puisse dire un mot, Katsuki Bakugo la dévisagea avec un sourire narquois.

Elle l’observa silencieusement, ne laissant transparaître ni peur ni curiosité excessive. Dabi, quant à lui, ne prêta aucune attention aux détails qui auraient pu trahir une faiblesse en elle. Pour lui, tout n’était qu’une façade, et il s'en moquait bien. Pourtant, quelque chose chez elle le perturbait – un calme implacable, un regard qui ne se détournait jamais, même quand ses flammes failli la brûler. Il n’avait jamais eu besoin de personne. Il n’avait jamais cru aux liens, à l’humanité. Mais elle... Elle semblait différente, comme si, d’une manière qu’il n’arrivait pas à saisir, elle pouvait voir au-delà de ses cicatrices, au-delà de la haine qui gouvernait sa vie.

La nuit était sombre, enveloppée d'un silence presque irréel, où chaque bruit semblait amplifié par l’immensité de la forêt. Kokushibo s’avançait lentement, ses six yeux scrutant les ténèbres, à la recherche de sa proie. Chaque mouvement, chaque souffle des arbres le guidait vers sa cible. Mais alors qu’il s’apprêtait à fendre l’air d’une attaque mortelle, il s’arrêta. Devant lui, une silhouette se tenait seule, immobile. Une femme. Elle ne fuyait pas, ne se cachait pas, et surtout, elle ne tremblait pas. Une expression d'acceptation, presque de défi, flottait sur son visage, comme si la peur n’avait jamais eu de place dans son cœur. Kokushibo observa, intrigué. Ce calme inattendu n’était pas la réaction qu’il attendait de ses victimes. Il s’avança lentement, son regard fixant celui de la femme, cherchant à comprendre. La peur, son terrain de jeu, lui échappait. Cette nuit-là, quelque chose était différent. Il voulait voir ce qui se cachait sous cette façade de calme, découvrir ce qui faisait d’elle une exception. Peut-être… peut-être qu’il pourrait l’emmener dans son monde, la faire s’élever à son niveau. Une pensée rare, mais intrigante.