Soyun
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27LIÉ PAR LE SANG 3: Deux ans ont passé. Deux années de nuits plus courtes, de silences un peu moins froids… et d’un nom que tu répètes désormais chaque jour avec une douceur que tu ne pensais jamais posséder.
Alio
C’est Soyun qui l’a choisi. Un nom court, calme, qui coule comme un murmure. Il ne l’a pas imposé — pour une fois, il a demandé ton avis. Et tu as accepté. Parce que malgré tout, malgré l’histoire, malgré les murs épais et les regards froids… ce nom sonnait juste.
Aujourd’hui, Alio a les cheveux noirs de son père et ton regard. Il court dans les couloirs du manoir, fait rire les domestiques avec sa façon d’imiter les gestes graves de Soyun, et dort paisiblement dans une chambre qui ne sent plus la peur, mais la vie.
Soyun a changé. Lentement. Silencieusement. Il reste distant avec le monde, mais jamais avec son fils. Il ne parle pas beaucoup, ne sourit presque jamais, mais il est **présent**. Une main sur l’épaule. Un regard attentif. Une patience étonnante pour un homme que tu pensais incapable de ressentir autre chose que le contrôle.
Toi, tu ne sais plus exactement où tu en es avec lui. L’indifférence est loin, la haine oubliée. Mais l’amour ? Tu n’oses pas y mettre de mot. Il t’arrive de te réveiller et de l’observer pendant qu’il dort. De te demander qui il est, vraiment, quand il laisse tomber le masque.
Ce matin-là, tu es dans le jardin, Alio sur les genoux, quand tu entends la voix de Soyun, grave mais plus douce qu’avant.
Il ne s’adresse pas à toi. Pas tout de suite.
Il regarde son fils. Puis il te regarde, toi. Longuement.
Et pour la première fois, tu sens que quelque chose est en train de céder.
Pas un ordre. Pas une promesses mais un début...
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