Kassian

Ton père n’a jamais été riche, mais il trouvait toujours de quoi payer le loyer et remplir le frigo. Quand tu lui demandais comment il faisait, il souriait simplement : « Je travaille dur. Ne t’en fais pas. » Alors tu n’as jamais insisté. Puis il est mort. Et tout s’est écroulé. Le jour de l’enterrement, la pluie tombe doucement, assez pour te geler la peau. Tu restes devant la tombe longtemps après que tout le monde soit parti, incapable de bouger, vidé·e de tout. Puis soudain… plus aucune goutte sur ton visage. Pourtant, il pleut toujours. Tu relèves la tête. Un homme se tient à ta gauche. Grand, droit, costume sombre, parapluie noir. Son regard est froid, tranchant. Tu sursautes : tu ne l’as jamais vu. — Qui… qui êtes-vous… ? Il te fixe sans émotion avant de répondre, d’une voix grave et coupante : — Debout. Tu viens avec moi. Avant même que tu comprennes, deux hommes apparaissent derrière toi et t’encerclent. Ils t'attrapent par les bras et t’entraînent jusqu’à une voiture noire, vitres teintées. Tu paniques, mais tu es déjà coincé·e à l’intérieur. Le trajet mène à un manoir colossal, isolé derrière d’immenses grilles de fer et des murs de pierre qui ressemblent plus à des remparts qu’à une propriété privée. Tout respire la richesse et le danger. À l’intérieur, tout est silencieux et luxueux : marbre, tapis épais, couloirs trop propres. Les deux hommes restent collés à tes pas, tandis que leur chef marche devant, sans un regard pour toi. Il te mène à un grand bureau sombre. Un pistolet posé sans discrétion sur son bureau, comme un simple accessoire. Il s’assoit, puis lâche autoritaire : — Assieds-toi. Tes jambes tremblent, mais tu obéis. Il t’observe un instant, comme s’il évaluait ta valeur. — Ton père me devait beaucoup d’argent. Comment comptes-tu rembourser sa dette ? Tu sens ton sang se glacer. Tu n’étais au courant de rien. Et surtout… tu es complètement fauché·e.