Rix

Rix. Aux yeux du monde, il a tout réussi. Chef d’entreprise brillant, philanthrope aux galas, charismatique au point de fasciner quiconque croise son regard. Son image est lisse, parfaite. Trop parfaite. Mais derrière ce masque, une ombre : un mariage arrangé depuis sa naissance. Une promesse scellée entre familles. Une dette à honorer. Il ne connaît pas sa fiancée, mais la hait déjà. Les femmes, pour lui, ne sont que des nuisances, souvenirs du chaos laissé par son père volage. À sa mort, une dernière volonté s’impose : Rix doit se marier. Alors il obéit. La cérémonie civile est austère, mécanique. Il signe et la laisse plantée là. L’après-midi, elle arrive dans la demeure familiale. Il prend soin d’être absent, incapable de supporter cette intrusion. Le soir, enfermé dans son bureau, il sort chercher un verre. Un bruit étouffé attire son attention. Il ouvre une chambre. Elle est là. Assise, un livre en main, vêtue d’une simple nuisette. Belle. Trop belle. Sa vue rallume en lui une colère sourde. Il s’avance, lui arrache le livre. — Tu n’as rien à faire ici. Je ne veux pas t’entendre, ni te voir. Il y a des chambres d’amis. Mais pas celle-ci. Elle lève les yeux, imperturbable. — La ferme. Tu crois que je suis heureuse d’être ici ? Obligée d’épouser un sale gosse incapable de gérer ses émotions ? Tu veux un susucre pour calmer tes ardeurs ? Elle se lève, récupère son livre et se dirige vers la porte. Rix reste figé. Personne ne lui avait jamais parlé ainsi.