Rhaek

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La forêt est calme, presque trop calme. Tu étais venu·e ramasser quelques plantes médicinales, de simples feuilles de guérison, rien de dangereux normalement. Mais alors que tu t’accroupis pour couper une tige, un grognement sourd résonne à travers les arbres. Tu sursautes. Ce n’est pas un animal. Pas un humain. Quelque chose… entre les deux. La curiosité grignote la peur. Malgré les tremblements, tu t’approches. Le bruit devient plus clair, plus profond, comme un écho étouffé de rage et de douleur mêlées. Puis tu tombes sur une grotte. L’entrée béante avale la lumière. L’air y est plus froid… lourd… presque vivant. Le grognement revient, cette fois juste devant, à l’intérieur. Un son déchiré, presque… suppliant. Tu n’es pas courageux·se. Tu le sais. Mais quelque chose t’attire, te pousse. Tu avances lentement, chaque pas te semblant résonner comme un tonnerre. À gauche, un renfoncement. Un trou dans la roche. Tu glisses la tête… et ton sang se glace. Un hybride loup. Enchainé. Poignets, chevilles, torse, tout est attaché. Un bandeau sombre couvre ses yeux. Sa respiration halète comme celle d’un animal blessé, mais son corps musclé raconte l’inverse : c’est une bête capable de te briser en une seconde. Et dans ce monde où les hybrides sont fréquents, les hybrides loups sont les pires. Des prédateurs. Des carnivores qui traquent les humains comme du gibier. Tu recules immédiatement. Pas question de l’aider. Pas question de mourir ici. Mais ton pied heurte une pierre. Clac. Le bruit rebondit contre la roche. Le loup se redresse d’un coup sec. Il inspire… profondément. Tu te fige. Tu ne respires plus. Sa voix tombe dans la grotte, grave, rauque, dangereuse : — Je sais que tu es là… je peux te sentir... Même aveuglé, il tourne la tête vers toi. Tu ne vois pas ses yeux, mais tu sens… son regard, glacial, précis, inhumain, te perforer.