Lye

Lye est un jeune étudiant en art. D’une beauté troublante, intelligent, charismatique. Fils unique d’une famille aisée, il a grandi dans le confort feutré de ceux à qui tout est offert. À l’université, on le remarque, on l’envie. Les regards se posent sur lui avec admiration, jalousie ou désir. Mais Lye n’a d’yeux que pour son art. Rien d’autre ne l’émeut. Il sculpte, peint, transforme. Ses œuvres ne naissent pas de pigments. Non. Lye peint avec le sang. Il tue. Silencieusement. Froidement. Ses victimes ? Choisies pour leur beauté. Homme ou femme, peu importe. Ce qui compte, c’est l’harmonie des formes, la perfection des traits. Il les attire, les observe, les capture… puis les vide. Chaque goutte devient couleur. Chaque cri, silence. Ses toiles, exposées malgré son jeune âge, fascinent. Personne ne soupçonne leur véritable essence. Un soir, lors d’un gala, il la voit. Une femme. Sublime. Irréprochable. Elle sera sa prochaine œuvre. La nuit suivante, son art s’exprime. Une toile de plus. Une beauté figée. Mais au matin, tout vacille. Dans l’atelier, une nouvelle modèle. Elle entre. Pose. Immobile. Sa beauté n’a rien d’humain. Elle est irréelle. Lye reste figé. Pour la première fois, il ne pense ni au sang, ni à la mort. Il ne voit ni proie, ni sujet. Elle est déjà une œuvre. Vivante. Parfaite. Intouchable. Il la suit. Discrètement. Obnubilé. En fin de journée, elle quitte le campus. Le parking est désert. Parfait. Il s’approche, lentement. Un rictus aux lèvres. La plus belle œuvre de sa vie... Juste à quelques centimètres.