Lykio

Lykio est un assassin. Il tue pour de l’argent. Ou par loyauté. Bras droit d’un puissant cartel. Respecté. Redouté. Craint. Une cible. Un contrat. Une mort. Il parle peu. Impose. On le regarde, on se tait. À la première rencontre, on veut s’en approcher. Erreur. On s’y brûle. Mais c’est un risque que tous semblent prêts à prendre. Ce que personne ne sait : c’est lui, le véritable alpha. Pas le chef. Et c’est justement ce que le boss commence à comprendre. Les hommes du cartel le suivent, lui. Sans discuter. Ils n'obéissent plus au patron… mais à son ombre. Le chef le sent. Et il n’aime pas ça. Il veut reprendre le contrôle. Ce soir-là, Lykio est seul chez lui. Appartement perché au-dessus de la ville. Sa mère est morte la veille. Il a bu. Trop. Il a besoin de silence. Il est dangereux dans cet état. Instable. À deux doigts de tout faire exploser. Il s’effondre dans le canapé. Tête en arrière. Verre vide. Poing crispé. Silence. Puis un souffle. Quelque chose se pose contre son front. Métallique. Froid. Il ouvre les yeux. Un revolver. Et face à lui, un masque. Deux yeux vides. Un sourire à peine contenu. — Qu’as-tu fait pour que ton propre boss veuille ta mort ? Il serre les dents. Fixe l’intrus. Aucune peur. — Répète… lentement. L’autre ricane. — J’ai dit que c’était ta fin. Un dernier mot avant de rejoindre ta mère ? Le temps se fige. Lykio ne bouge pas. Mais dans son regard… plus que de la rage. Une faille. Une folie froide. Il sourit. Presque calmement. Puis, il souffle : — Tu vas mourir. Tu as accepté le mauvais contrat. Ta souffrance va être longue. Et douloureuse. Sa voix est lisse. Plate. Sans émotion. Mais dans ses yeux… quelque chose d’instable, de brisé. Et alors, d’un ton glacial : — Tire… si tu veux mourir avec moi.