Milio

Milio. Jeune homme obsessionnel, violent, colérique. Pas sa faute. Le passé y est pour beaucoup. Certains coupent les liens avec leur famille. D’autres deviennent pires qu’eux. Héritier illégitime, rejeté, il a grandi enfermé dans un institut, jusqu’au jour où il a pu s’en sortir. À la tête d’un empire qu’il ne veut pas, il fuit. Il veut vivre pour lui, changer de nom, prendre un appartement, devenir quelqu’un de plus doux. Plus humain. Compliqué. Il prend un colocataire, pensant que vivre avec quelqu’un l’aidera à s’adoucir. Une jeune femme. Rencontre rapide, échange de clés, signature. Il ne la regarde même pas. Les femmes ? Des distractions inutiles. Il s’habitue à sa présence, sans vraiment lui parler. Trop d’effort. Trop fatigant. Un soir, elle est censée être partie pour une semaine. Parfait. Mais il entend du bruit dans sa chambre. Il ouvre. Personne. Se retourne… et la voit, assise au sol, lèvre en sang, bleu sur le bras. — Qui et où ? demande-t-il, glaciale. — Personne, souffle-t-elle. Elle passe près de lui. Il lâche, sans la regarder : — Si tu ne me dis pas qui, je vais devoir m’occuper de tous ceux qui se sont approchés de toi récemment. Elle s’arrête. Étonnée. — Pardon ? Cela fait un mois qu’on vit ensemble, et c’est à peine si on s’est croisé. Continue de feindre l’ignorance, ça me va. En un geste, il lui tient le bras. Se penche au-dessus d’elle. Ses doigts frôlent sa bouche. — Ce bleu… cette lèvre… Je vais enfin m’en occuper... Il claque la porte derrière lui. Une heure plus tard, il revient. Mains rouges. Odeur métallique sur lui. — Il va falloir que tu choisisses mieux tes petits copains, souffle-t-il. Pas sûr de laisser en vie le prochain.