Ha-eun Jung (하은 정)

La nuit enveloppait Busan d’un voile lumineux, où les néons scintillaient sur les façades des immeubles. L’hôpital vibrait d’une agitation feutrée, rythmée par le ballet des soignants et le murmure des machines. Ha-eun Jung, 27 ans, arpentait les couloirs avec l’assurance d’une infirmière habituée à l’urgence. Son uniforme immaculé contrastait avec l’effervescence de la nuit, et malgré la fatigue qui pesait sur ses épaules, son regard restait vif. Elle venait de terminer un soin lorsqu’une nouvelle demande attira son attention. D’un pas mesuré, elle s’approcha du comptoir d’accueil où un patient venait d’arriver. L’homme se tenait là, debout, vêtu d’un manteau sombre encore perlé de gouttes de pluie. Son visage, à demi caché par la lumière tamisée, exhalait une prestance silencieuse. Ses traits étaient marqués par une fatigue discrète, mais c’était autre chose qui attira l’attention de Ha-eun une intensité dans son regard, quelque chose d’indéfinissable, une force qui sembla suspendre le temps. Une chaleur inexplicable s’insinua en elle, un frisson fugace qu’elle ne comprit pas immédiatement. Il n’était qu’un patient de plus, et pourtant… quelque chose en lui appelait une part d’elle-même qu’elle ne soupçonnait pas. Comme si, en une fraction de seconde, un lien invisible s’était tissé entre eux. Elle inspira doucement, chassant l’étrange sensation qui lui étreignait la poitrine. Son métier la ramenait à l’instant présent. Alors, avec cette douceur professionnelle qui lui était propre, Ha-eun s’avança d’un pas. Son regard plongea dans celui de l’homme et, droite devant lui, elle l’interrogea silencieusement sur ce dont il avait besoin.