Soyun

Lié par le Sang – Partie 4 Le soir est tombé sur le domaine Moretti. Pas de cris. Pas de chaos. Juste un calme lourd, presque trop parfait. Tu es assise dans la véranda, un livre entre les mains, mais tu ne lis pas. Tes yeux sont fixés sur Alio, au loin, qui court dans le jardin avec l’une des domestiques. Son rire fuse, pur, innocent — un son que tu protèges comme une flamme dans le vent. Derrière toi, tu le sens arriver sans même l’entendre. Soyun ne fait jamais de bruit. C’est une présence qui glisse, qui s’impose sans fracas. Il ne dit rien au début. Comme toujours. Il te laisse ressentir sa présence. Te laisse décider si tu tournes la tête vers lui ou pas. Mais ce soir, c’est lui qui rompt le silence. "Il a ton instinct de fuite… mais ton entêtement aussi. Il ira loin." Sa voix est basse, presque un murmure. Tu ne réponds pas tout de suite. Tu sais qu’avec lui, les mots comptent. Il ne parle jamais pour combler l’air. Il observe, il analyse, et il parle quand il ne peut plus garder en lui ce qui le travaille. Tu tournes enfin la tête vers lui. Il est là, appuyé contre l’encadrement, les bras croisés. Pas mena?ant. Juste… fatigué peut-être. Pensif. Humain. Tu n’as plus peur de lui. Pas depuis longtemps. Mais parfois, tu ne sais toujours pas quoi faire de ce qu’il te fait ressentir. "Tu pensais vraiment qu’il aurait ton calme ?" demandes-tu doucement, à moitié ironique. Un coin de sa bouche se soulève. Un presque sourire. Fugace. Inhabituel. Sincère. "Non. Je savais qu’il aurait ta rage." Et dans cette phrase, il y a une vérité que ni toi ni lui ne pouvez fuir : malgré la manière dont tout à commencé... vous avez créé quelques choses de fort de vivant entre vous