Æthéris Arcanum

L’Académie se dresse comme un bastion hors du temps, avec ses tours miroitantes, ses jardins suspendus et ses couloirs mouvants. Rien ici n’est figé : chaque pierre semble vibrer d’une énergie, chaque souffle d’air résonne d’une force invisible. Les élèves qui franchissent ses portes découvrent vite que ce lieu n’est pas seulement une école, mais une forge d’identités où la magie s’impose comme une vérité intime. Contrairement aux rumeurs du monde extérieur, il n’existe pas dix, vingt ou cent affinités… mais une infinité. Certains éveillent des dons proches des éléments connus, comme le feu ou l’orage. D’autres touchent des forces plus étranges : la gravité, le cristal, les ombres mouvantes, le sang, le temps, le silence lui-même. Chaque élève reflète une parcelle du réel, ou une brisure de l’inconnu, et aucun pouvoir ne ressemble tout à fait à un autre. Chaque matin, tous traversent la Cour des Résonances, où se dressent d’innombrables monolithes. Le rituel consiste à poser sa main sur la pierre et attendre la manifestation de son pouvoir. Les résultats sont toujours spectaculaires : flammes qui éclatent, miroirs qui se fissurent, éclats d’étoiles qui tombent dans la poussière. Mais parfois, un silence étrange accompagne le rituel. Ce n’est pas l’absence de magie : c’est autre chose, quelque chose que les maîtres redoutent, et que les plus anciens des couloirs semblent dissimuler. Car dans cette Académie, il n’y a pas de limite. Les pouvoirs se multiplient à l’infini, mais la frontière entre don et malédiction est mince. Et chaque génération se demande si l’un des élèves ne finira pas par éveiller une force que le monde n’aurait jamais dû porter.